Plus de 3 000 ans avant notre ère naissait le long de la vallée du Nil une civilisation prodigieuse. Civilisation agricole, elle n'en devint pas moins une des plus prestigieuses, des plus extraordinaires mais également une des plus mystérieuses. Soumise au caprice de la crue du Nil, elle apprit à l'apprivoiser et chaque année l'apport d'un limon noir et fertile permettait à l'Egypte de prospérer. La population concentrée essentiellement dans cette immense vallée, n'avait que peu de contacts avec les autres peuples. La raison est due essentiellement à une géographie parfois ingrate. Cependant, si la vallée du Nil est encadrée par de vastes déserts, ceux-ci lui procurent les matériaux utiles à une architecture durable.
Inondation dans la vallée du Nil
Au sortir du néolithique, l'unification de la basse et de la haute Egypte s'effectue sous l'autorité d'un souverain qui sera appelé, bien plus tard, « per aâ » (le palais) qui donne sous sa forme grecque : pharaon. Roi indiscutable et indiscuté, il est le représentant des dieux et son intermédiaire auprès des hommes. Son rôle majeur est de s'opposer aux forces du mal et au chaos. Pour ce faire il possède une arme, l'art.
L'art égyptien est en effet destiné avant tout aux dieux. On lui prête des pouvoirs magiques. Si les habitations sont construites généralement avec des matériaux ordinaires (roseaux, bois, briques de terre...), pour la construction des temples ou autres maisons d'éternités on utilise les matériaux les plus précieux.
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L'art égyptien est régi par des règles bien établies. Les plans, dispositions et choix des décors ne sont pas issus de l'imagination des artistes. La représentation des humains obéit à des canons. C'est ainsi que le style a traversé les millénaires et est parfaitement identifiable par une personne n'ayant aucune connaissance en la matière. Ci-contre, un dessin préparatoire est réalisé sur une plaque de calcaire couvertes d'un quadrillage gravé. Les dessinateurs y mettent en place des figures. La grille de carreaux permet de les agrandir à volonté, tout en gardant les justes proportions. (cf. Musée du Louvre) |
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Exercice de dessin : chat, lion, bouquetin |
Jusqu’à la fin de la civilisation égyptienne l’image et l’écriture restent intimement liées. Il faudra cependant attendre 1822 et la traduction, par Champollion, de la pierre de Rosette découverte en 1799, pour que débute la compréhension de la signification des hiéroglyphes.
En attendant, la richesse de l’Egypte en a fait également son malheur. De nombreuses invasions sont venues troubler la quiétude du peuple égyptien. La première et peut-être la plus importante fut celle menée par un peuple d’Asie de l’ouest, les Hyksos (XIV à la XVII dynasties). Si ceux-ci apportent certains progrès techniques comme la roue, ils introduisent le cheval et en permettent une utilisation guerrière avec la charrerie. Suite à une longue guerre de libération, Ahmosis I (roi de Thèbes) fils de Ahhotep expulse l’envahisseur et réunifie l’Egypte.
Jusqu’à son terme, la civilisation égyptienne enfantera des monarques, architectes, savants parmi les plus remarquables. S’il est parfois difficile d’estimer son début, il peut paraître plus aisé de dater la fin de cette formidable civilisation qui varie suivant le point de vue adopté.
-* Politiquement, elle prend fin en 30 avant Jésus-Christ, à la mort de Ptolémée XV.
-* Culturellement, en 535 après Jésus-Christ, lors de la conversion du dernier temple égyptien en temple copte, le temple de Philae dédié à Isis.
Temple de Philae
La fin de cette merveilleuse civilisation de bâtisseurs-religieux laisse la place au rêve. Un rêve simple sans tricherie où l’irrationnel permet d’accompagner ses envies parfois les plus rationnelles.
